JACQUES CANIN

Jacques Canin a été ordonné le 22 décembre 1963.
C'était il y a 57 ans.

Voici la lettre qu'il nous a laissée avant de retourner dans la Maison du Père

 A vous tous, parents et amis,
Je voudrais qu’au moment où vous êtes réunis pour me dire Adieu, je voudrais vous dire que
j’ai souhaité de tout cœur que ce rassemblement en souvenir de moi se vive dans un
immense respect de la grande diversité de ceux et celles qui se trouvent réunis. C’est
pourquoi j’ai demandé que la célébration respecte cette diversité, qu’elle ne soit pas le
déroulement habituel d’une messe qui est pour moi la cérémonie intime des chrétiens réunis
dans la foi au Christ.
Les chrétiens présents dans cette assemblée pourront par la suite se souvenir de moi au cours
de prochaines messes.
J’aimerais vous dire ce qui m’habitait au moment où j’ai écrit ce message.
Vous dire ma gratitude à vous que j’ai côtoyés durant tant d’années de multiples manières.
J’ai eu la chance d’être appelé au ministère presbytéral durant le Concile Vatican II, d’avoir
compris alors que je ne pouvais pas vivre uniquement au service de la communauté
chrétienne, mais que je devais partager dans la gratuité et le respect la vie quotidienne des
hommes et des femmes de mon temps. J’ai aimé travailler de mes mains et j’ai eu la chance
de vivre un compagnonnage au travail avec des hommes et des femmes qui avaient un grand
amour de leur métier, un grand sens de fraternité. J’ai rencontré dans la vie syndicale des
personnes de très grande qualité aux convictions fortes et qui étaient totalement
désintéressées dans le service de la solidarité.
Là où j’ai vécu : dans le Diois, à Montélimar, dans le Royans, dans cette région romanaise et
particulièrement depuis 28 ans sur ce quartier de la Monnaie, il m’a été donné de rencontrer,
de vivre en amitié, avec beaucoup qui ne partageaient pas ma foi mais que j’ai admirés pour
leurs engagements dans la vie sociale, associative, dans la défense des plus petits : éducateurs,
enseignants, acteurs dans l’insertion, dans la défense du logement social, militants de
l’éducation populaire, élus de terrain désintéressés, bénévoles au service des plus petits,
migrants, malades, personnes âgées...
Avec mes frères, prêtres ouvriers, nous avons souvent dit la chance que nous avions de vivre
avec tant et tant d’hommes et de femmes, de jeunes dont la vie, les engagements, l’obstination
dans le service de la justice et de la fraternité nous remplissaient d’admiration et étaient pour
nous motifs de dire merci au Seigneur.
Oui je voudrais vous dire au moment où j’écris ce message, vous dire ma gratitude, mon
admiration, ma reconnaissance, la joie que j’ai eu de vous connaître, de vous estimer, de
partager modestement quelques-uns de vos combats, de vos engagements. Ce compagnonnage
avec vous a donné sens à ma vie d’homme, de chrétien, de prêtre.
A vous mes frères et sœurs chrétiens ma joie est d’avoir avec beaucoup d’entre vous vécu une
communauté de foi dans un esprit d’ouverture au monde, de partage des joies et des peines,
dans un esprit de fraternité avec tous et dans un esprit de service vécu dans la gratuité. J’ai été
heureux de voir que beaucoup d’entre vous profondément attachés à l’Evangile voulaient
témoigner d’une Eglise ouverte et fraternelle, respectueuse de ceux qui ne partagent pas notre
foi. Cela, nous avons essayé de le vivre modestement dans cette communauté catholique du
saint Curé d’Ars de La Monnaie. A vous, je dis aussi toute ma gratitude.
Je voudrais aussi qu’on transmette ce message à tous mes amis corses des villages de la vallée
du Prunelli. Pendant 20 ans durant mes séjours j’ai partagé leur vie, tissés des liens forts
d’amitié ; j’ai été témoin des efforts de beaucoup pour animer la vie de leurs villages et de la
communauté chrétienne.
A vous les membres de ma famille, à vous ma deuxième famille avec Adrien et Maria, à vous
tous nombreux et fidèles amis je vous dis toute mon affection et ma reconnaissance.
Le lundi 30 mai 2016
 

 

 



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